Non, nous ne rêvons pas. Le rêve de la plupart des jeunes-femmes chinoises est de trouver un bon mari. Un bon mari ne signifie pas un époux aimant mais fortuné. Eh oui, aujourd’hui dans la société chinoise, la jeune-femme moderne pense à son avenir non en terme d’amour mais en bonne tradeuse de la bourse. Il faut investir sur le futur mais pas à n’importe quel prix. Le prince charmant doit avoir un compte en banque bien garni pour assurer à ces damoiseaux un bel avenir serein de tout souci matériel. Alors un beau mariage se chiffre en millions d’euros pour l’heureuse élue et à la grosseur du diamant de son alliance. Qui ne rêve pas aujourd’hui d’un tel avenir dans cette nouvelle société capitaliste chinoise…
Nous avons toutes rêvées étant durant notre enfance qu’un jour, un beau prince charmant sur un cheval blanc nous emporterait sur sa vive monture dans son palais des milles et une nuit. Balivernes ! Que tout cela. On nous aurait raconté des mensonges, le prince charmant n’existe pas. Eh bien, non, il existe en Chine sous l’apparence d’un millionnaire. Des milliers de jeunes chinoises tentent l’aventure en s’inscrivant dans des agences matrimoniales spécialisées dans les millionnaires. Dadja, jeune tradeuse de 25 ans, gagne bien sa vie et mise tout sur un beau mariage avec un homme fortuné. Elle y croit dur comme fer. Si elle se marie avec un portefeuille bien garni, elle arrêtera de travailler et se consacrera à sa vie de famille et d’épouse modèle. C’est un peu triste comme ambition de vie. Mais bon, il en faut pour tous les goûts. Aussi, elle arpente les quartiers branchés de Shanghaï et se déplace même en province dans d’autres villes chinoises à la recherche d’un millionnaire. Sacki, elle est une femme de 49 ans qui vit dans un quartier pauvre de Shanghaï avec son fils et son père dans un petit appartement. Elle a divorcé il y a trois ans de son mari car il ne gagnait pas assez bien sa vie et elle est persuadée qu’elle va rencontrer l’homme de la situation c’est à dire le millionnaire. Sacky va même jusqu’à consulter un médium pour être sûre de sa réussite et savoir si son destin va croiser la roue de la fortune. Elle exerce le métier de vendeuse dans une quincaillerie et les trois quarts de son salaire passe dans des soins de beauté qu’elle s’offre une fois par mois pour être au top de sa forme et de sa beauté quand elle rencontrera l’homme de ses rêves.
Dans cette mégalopole chinoise, des millions de jeunes-femmes espèrent décrocher un jour le jack pot en épousant un millionnaire comme ce fût le cas de cette jeune employée de banque de 23 ans dont la plupart des membres de sa famille sont issus du milieu paysan. Une aubaine pour toute la famille et on s’habitue vite au luxe. Mademoiselle critique déjà la grosseur du diamant que son futur époux vient de lui offrir. Ah que d’exigences mais bon on est femme de millionnaire ou pas ? Heureusement, il existe encore des jeunes-femmes qui rêvent d’amour et non de diamant. Ca fait chaud au coeur, n’est-ce pas ? Cette mode du millionnaire va peut-être traverser les frontières et arriver chez nous. Qui sait, l’amour de l’argent est très contagieux et on voit où ça nous a mené. On en paye encore les conséquences et on n’a pas fini de payer. Alors plutôt que de chercher le millionnaire, ne serait-il peut-être pas plus judicieux de penser à une réforme, voir une refonte totale de notre système financier car nous ne pouvons pas continuer de la sorte. Le monde court à sa perte et l’addition risque d’être salée…